Suite à une expérience visuelle sur la route j’ai compris quelque chose de beaucoup plus profond et voudrais le partager avec vous.
Je circulais en ce début d’hiver par un temps magnifiquement beau. Le ciel était dégagé, d’un bleu profond, sans aucun nuage à l’horizon. Le soleil brillait, tout était clair et on voyait loin. Aussi bien les sommets que les champs, les arbres et les vignes étaient blancs et la neige scintillait sous les premiers rayons du matin. Le contraste entre l’ombre et la lumière était saisissant et le paysage ce jour-là était vraiment merveilleux.
Alors que je roulais face au soleil tout était tellement beau. Deux ombres au tableau pourtant : la route encore mouillée de la neige de la nuit et le pare-brise rapidement empli d’éclaboussures. Les essuie-glaces avaient donc beaucoup de travail ce matin-là.
Je m’émerveillais de la chance que j’avais d’avoir attendu le matin pour partir plutôt que de suivre mon programme de base. Si j’étais partie le soir avant, j’aurais roulé sur la neige et dans la nuit et j’aurais manqué ce spectacle ! Pour les embûches du soir précédant me forçant à attendre le lendemain, je remerciais... tout comme pour la beauté de cette nature qui s’offrait à moi.
Et soudain un petit bip m’avertit que je n’avais plus de liquide lave-glaces. Oups ! Je ne savais même pas où en remettre et surtout je n’en avais pas avec moi. Il me fallait donc patienter et faire avec.
Et c’est ainsi que je pris conscience d’une chose impossible à décrire jusque-là... même si j’aurais pu me l’imaginer si quelqu’un me l’avait clairement expliqué.
Alors que je roulais face au soleil, avec le pare-brise propre, tout était beau et clair devant moi. Très vite cependant tout changea. Plus la vitre était éclaboussée, plus ma vision se brouillait, plus tout devenait flou et imprécis devant moi et plus je remarquais qu’il était difficile d’avancer. Face au soleil direct, voilé par ces toutes ces saletés, j'étais complètement éblouie et cela devenait même dangereux de vouloir continuer ainsi. Heureusement cela ne durait pas trop avant de repasser en zone d'ombre et c'est ainsi que je pus continuer ma progression sans aucun souci, et cela jusqu’à ce que le pare-brise soit vraiment trop encrassé. Lorsque j’étais dans l’ombre je pouvais aussi sans problème voir net sur les côtés éclairés par un soleil éclatant (mes vitres latérales étant encore toutes propres), et ainsi continuer de voir un paysage empli de mille beautés tout au long de mon trajet. Plus loin, en quittant l'autoroute, je m’aperçus aussi qu’en tournant complètement le dos au soleil, je pouvais même avancer sans aucun problème avec le pare-brise totalement encrassé...
Tout en roulant, je faisais donc immédiatement le parallèle avec mes défauts et mes erreurs... qui peu à peu avaient volé ma vision des choses. Tout devenait soudain si clair tout à coup dans ma tête et surtout dans mon cœur... que s’envolèrent plein de mercis pour cet intense moment de compréhension. Voici donc mon ressenti de ce moment.
Par métaphore, j'ai compris que lorsqu’on regarde la lumière, Dieu ou la Source, avec un coeur bon et serein, on peut avancer vers elle en lui faisant face et tout est alors éclatant de beauté. On a qu'une envie dans notre coeur, celle de suivre cette lumière. Par contre au moindre petit éclat, au moindre petit défaut, cela change la donne. Notre vision n’est plus si nette, plus si claire, on n'est plus aussi à l'aise à la regarder et à la suivre, même si on peut continuer malgré tout d'avancer. Mais plus on laisse de place à nos imperfections, moins on tend vers cette lumière, plus elle devient éblouissante à travers tous ces filtres. A un moment donné, elle deviendra même si gênante qu'on aura tendance, à détourner les yeux et à changer de chemin. Le faisant, en se détournant de Dieu, pour suivre notre chemin de traverse, on pourra cependant toujours apercevoir sa lumière autour de nous, si on a le courage de tourner la tête et d'enlever ses œillères, si on ose contredire la petite voix dans notre tête, nous murmurant que c'est trop tard, qu'on s'est éloigné depuis trop longtemps. On pourra alors toujours apercevoir cette lumière et la regarder régnante tout autour de soi, nous tendant les bras. Pour cela il faut le vouloir, il faut croire en son amour, il faut laisser la parole à la voix de notre coeur. Et parfois on s'est tellement égaré, qu'on a besoin d'un coup de pouce pour oser. Et c'est là que notre jumeau ou jumelle apparaît dans notre vie.
Alors que je remerciais pour cette belle compréhension, je reçus encore deux signes, qui me réchauffèrent le cœur. Et ce le fut aussi bien intellectuellement (j'ai compris quelque chose), émotionnellement (les larmes aux yeux), spirituellement (je ressens cet accompagnement), que physiquement (avec la région du coeur qui devient brûlante !
En face de moi sur la droite la fumée sortant d’une cheminée forma soudain un immense cœur tout blanc. Alors que je m’émerveillais et remerciais encore, le cœur se scinda en deux flammes prenant formes humaines... ces flammes jumelles qui m’apprennent tant sur moi et sur ma vie... Et cela me prouve une fois de plus que tout est lié, que rien n'est vain, que tout a un sens.
En continuant de rouler dans ces conditions, alors que je n’avais pas le choix d’aller face à la lumière, en ayant la vision ternie, j’ai aussi fait un parallèle avec la situation actuelle, avec cette pandémie dont je ne rêve que d'en sortir. Je pris conscience que quand on ne fait plus assez confiance à la lumière, la Source ou Dieu, on se laisse beaucoup plus facilement boucher la vue par tout ce qui nous entoure, influencer par tout ce qu’on nous dit, ce qu'on nous montre. Et tout ce négatif vient former devant nous un écran de peur. Il nous est dès lors plus possible d’avancer autrement qu’en chemin connu. Tant notre vision est altérée dans ces conditions, tant notre énergie tend à se calquer sur celle qui nous entoure, il devient alors presque impossible de s’hasarder sur un chemin inconnu, lorsque la voie habituelle se ferme et devient sans issue, sauf en suivant les autres. Si l'on s’arrêtait, on se perdrait dans le brouillard, car (comme moi à ce moment-là) on ne verrait plus rien d’autre que le dos de la personne (l'arrière de la voiture dans mon expérience) devant soi. Impossible donc de distinguer un autre chemin possible, à moins bien sûr de ne pas se laissait affecter par la négativité ambiante et les peurs qu’elle engendre. A moins aussi de déjà connaître un autre chemin. Et je pense que ce n’est pas un hasard non plus si, dans ces conditions, je voyais mieux une voiture noire qu’une blanche ou grise... et qu’il était donc plus facile de suivre celle-là, plutôt qu’une autre.
Quoi qu'il arrive dans notre vie, la lumière doit rester notre phare. C'est elle qui doit nous guider, toujours. Tout au fond de notre coeur, tourné vers la lumière, Dieu ou la Source, existent toutes les réponses. Dans la chaleur de notre coeur on sait ce qui est bon pour nous et on trouve la force pour agir pour le mieux.
Ce trajet en voiture, fut une expérience mémorable, gravée dans mon esprit, et tellement visuelle que toute facile à comprendre. J’espère qu’elle vous aidera aussi à mieux visualiser tout ça. Et pourquoi pas à y penser lorsque vous faites vos propres expériences.
Ca m’a rappelé aussi pourquoi dans les textes religieux on parle par parabole et pourquoi mon jumeau m’a souvent dit que dans sa religion, on parlait beaucoup par métaphore, parce que cela rendait les choses plus faciles à comprendre et, du coup, accessibles à tout le monde.
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